Stage Urushi / Kintsugi

« C’est depuis 1979, après un apprentissage auprès d’un maître laqueur à Kyoto, que je pratique le travail de cette matière noble qu’est l’Urushi. Une des applications est le kintsugi, une pratique ancestrale au Japon qui consiste à réparer les blessures avec ce qu’il y a de plus précieux, l’or, et à redonner vie à ce qui a été brisé. »

Martine Rey, artiste plasticienne laqueure

Urushi est un terme japonais, employé pour désigner la laque végétale utilisée dans la fabrication d’objets traditionnels. Cette laque provient de la sève d’un arbre, le Rhus verniciflua. Son héritage culturel ainsi que les évolutions de sa technique lui ont donné ses lettres de noblesse. Elle tient aujourd’hui une place d’exception dans les métiers d’art en Asie et commence à être utilisée en Occident. Naturellement ambrée, l’urushi est exceptionnelle à plus d’un titre : imperméable, elle possède un fort pouvoir d’adhésion, se distingue par son durcissement exceptionnel ainsi que par bonne tolérance à la chaleur, jusqu’à 400°C. Ajoutons à cela que cette laque présente une très bonne résistance aux acides comme aux solvants, et que ses qualités anti-germes en font un revêtement idéal pour des pièces destinées au contact alimentaire.
Par essence, un projet urushi prend du temps. Il s’agit d’un processus qui s’effectue en plusieurs étapes et dans des conditions bien spécifiques ; l’apport et les retouches de matière ainsi que le temps de durcissement sont séquencés et répétés jusqu’à ce que le projet soit jugé terminé. Le temps est un facteur essentiel, tant du point de vue des propriétés intrinsèques de la laque que de la finition des pièces en elles-mêmes.

Martine Rey

Après avoir étudié à l’École des arts appliqués de Paris, Martine Rey est allée au Japon apprendre différentes techniques traditionnelles d'utilisation de la laque végétale (Urushi) à Kyoto. Devenue Maître dans l’art du travail des surfaces, elle élabore des œuvres élégantes et discrètes, en équilibre entre la Tradition qu’elle incarne et l’originalité d’une démarche artistique sincère. En tant qu’artiste, elle sublime des objets ordinaires et révéle le beau, également là où on l’attend le moins. Elle s’intéresse particulièrement aux interstices, à l’effet du toucher ainsi qu' à la réparation comme le Kintsugi. Elle enseigne ces techniques de traitement de surface depuis plus de 40 ans et c’est une chance de pouvoir découvrir sa démarche et ses pièces pour la première fois à Montréal. 

martinerey-laque.com Entrevue audio de Martine Rey sur The Hug of Arts Film de Gaspard Mathevet sur Martine Rey Martine Rey : Retours de Résidence